Pourquoi doit-on sortir son PC portable au contrôle à l’aéroport ?

À chaque passage dans un aéroport, la consigne est la même : avant de franchir le contrôle de sécurité, vous devez sortir votre ordinateur portable de votre sac et le placer dans un bac à part. Pourquoi cette règle existe-t-elle ? Est-ce une simple précaution ou y a-t-il une véritable raison technique et sécuritaire derrière cette demande ? En réalité, cette procédure repose sur des principes précis liés à la manière dont les scanners analysent les objets et détectent les menaces potentielles. Voyons ensemble pourquoi les ordinateurs nécessitent une attention particulière au contrôle de sûreté.

Le passage au contrôle et la consigne de retirer les ordinateurs

Lorsqu’un voyageur arrive au contrôle de sécurité d’un aéroport, il est soumis à une série de consignes visant à garantir la sûreté des vols. Parmi celles-ci, une règle est systématiquement appliquée : les ordinateurs portables doivent être sortis du sac et placés dans un bac séparé avant de passer dans le scanner à rayons X. Cette exigence surprend souvent les passagers qui peuvent légitimement se demander pourquoi seuls les ordinateurs portables sont concernés alors que d’autres appareils électroniques comme les smartphones ou les tablettes restent généralement dans le bagage à main.

Cette procédure est imposée dans la quasi-totalité des aéroports à travers le monde, indépendamment de la destination ou de la compagnie aérienne. Les agents de sécurité, formés à l’analyse des images générées par les scanners doivent s’assurer que chaque objet traversant le contrôle ne présente aucun risque. Or, les ordinateurs portables possèdent des caractéristiques spécifiques qui compliquent cette analyse, d’où la nécessité de les isoler pour un examen plus précis.

Les ordinateur portables peuvent masquer des objets ou substances dangereuses

À première vue, il pourrait sembler logique que tous les appareils électroniques suivent le même traitement au contrôle. Pourtant, la règle s’applique principalement aux ordinateurs portables et dans certains cas, aux consoles de jeux et aux tablettes volumineuses.

Cette distinction s’explique par la structure interne des appareils. Contrairement aux smartphones qui sont relativement petits et composés d’une carte mère compacte, les ordinateurs portables intègrent plusieurs couches de composants (batterie, disque dur, carte graphique, système de refroidissement, etc.) qui peuvent masquer des objets ou des substances potentiellement dangereuses lors du passage sous les rayons X.

De plus, la taille des ordinateurs portables augmente la quantité de matière que les scanners doivent traverser et rendent l’identification d’anomalies plus difficile. Un appareil resté dans un sac peut dissimuler d’autres objets situés en dessous ou à proximité. En demandant aux voyageurs de placer leur ordinateur dans un bac séparé, les agents de sécurité s’assurent que le scanner puisse obtenir une image plus nette et facilite ainsi l’identification de tout élément suspect.

Comment fonctionnement les scanners de sécurité ?

Les contrôles de sécurité aéroportuaires reposent principalement sur l’utilisation de scanners à rayons X, des dispositifs conçus pour examiner le contenu des bagages sans nécessiter d’ouverture physique. Grâce à cette technologie, les agents de sécurité peuvent visualiser la structure interne des objets transportés par les passagers et détecter d’éventuelles menaces. Cependant, tous les objets ne sont pas analysés avec la même facilité et certains (comme les ordinateurs portables) nécessitent un traitement particulier.

L’analyse des objets des rayons X

Les scanners utilisés dans les aéroports fonctionnent sur le principe de la radiographie. Ils émettent des rayons X à travers les bagages et mesurent la manière dont ces rayonnements sont absorbés par les différents matériaux. Selon leur densité et leur composition chimique, les objets réagissent différemment aux rayons X et apparaissent sous des couleurs spécifiques sur l’écran des agents de sécurité :

• Bleu pour les objets peu denses comme les plastiques ou les textiles.
• Vert pour les matériaux intermédiaires tels que les composants électroniques et le verre.
• Orange pour les matières organiques, notamment le papier, certains aliments et les explosifs.
• Noir ou opaque pour les objets très denses, comme les métaux lourds, qui absorbent fortement les rayons X et masquent ce qui se trouve derrière eux.

L’objectif est de permettre aux agents de distinguer les objets anodins des éléments potentiellement dangereux. Un bagage standard contenant des vêtements et des accessoires électroniques génère une image facilement interprétable. En revanche, certains objets complexes perturbent cette analyse et nécessitent un examen plus détaillé.

Cas où des ordinateurs ont déjà été utilisés pour contourner la sécurité

L’obligation de retirer les ordinateurs portables lors des contrôles de sûreté ne repose pas uniquement sur des considérations théoriques, mais également sur des tentatives avérées d’utilisation de ces appareils à des fins malveillantes. Plusieurs incidents ont mis en évidence les risques posés par les ordinateurs en tant que vecteurs potentiels de menaces.

En 2017, des renseignements ont révélé que des groupes terroristes envisageaient de modifier des batteries d’ordinateurs portables pour y intégrer des dispositifs explosifs indétectables par les scanners traditionnels. Cette menace a conduit plusieurs pays à interdire temporairement les ordinateurs portables en cabine sur certains vols en provenance de pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.

D’autres scénarios ont impliqué l’utilisation d’ordinateurs modifiés pour dissimuler des objets interdits (lames, substances illicites et outils de piratage). Ces précédents ont renforcé la vigilance des autorités et justifié la nécessité d’une inspection plus approfondie de ces appareils.

Nouveaux systèmes de détection et technologies d’avenir

Face aux limites des scanners conventionnels, de nouvelles technologies sont en cours d’adoption dans plusieurs aéroports. Parmi elles, les scanners à tomographie assistée par ordinateur (CT scan) offrent une imagerie en trois dimensions permettant aux opérateurs d’effectuer une analyse plus détaillée sans nécessiter le retrait des ordinateurs des sacs.

Ces systèmes similaires à ceux utilisés dans le domaine médical permettent de visualiser le contenu d’un bagage sous différents angles et d’identifier avec plus de précision les matériaux suspects. Certains modèles intègrent également des algorithmes d’intelligence artificielle capables d’analyser automatiquement les images pour détecter d’éventuelles menaces.

D’autres approches expérimentales incluent l’utilisation de scanners à ondes millimétriques capables de détecter des objets dissimulés à l’intérieur d’appareils électroniques ainsi que des techniques basées sur la spectroscopie pour identifier des matières dangereuses en fonction de leur composition chimique.

Conseils pratiques pour passer le contrôle plus rapidement

Le passage aux contrôles de sûreté en aéroport peut être une étape longue notamment en période d’affluence. Une bonne préparation permet toutefois de gagner du temps et d’éviter des fouilles supplémentaires qui retardent le processus. Voici quelques conseils pour optimiser votre passage et limiter les désagréments liés à la manipulation des appareils électroniques.

Bien préparer son sac pour éviter une fouille supplémentaire

L’une des principales causes de retard aux contrôles est la nécessité pour les agents de procéder à une inspection manuelle des bagages. Une préparation minutieuse en amont permet d’éviter cette étape et de fluidifier son passage.

• Disposer ses appareils électroniques de manière accessible : Les ordinateurs portables et autres appareils susceptibles d’être contrôlés séparément doivent être rangés dans un compartiment facilement accessible du sac. Cela permet de les retirer rapidement sans avoir à fouiller l’ensemble du bagage.
• Séparer les objets métalliques : Clés, montres, ceintures et autres objets métalliques doivent être rangés dans une poche ou un compartiment dédié, pour éviter d’être signalés par le détecteur de métaux.
• Éviter les liquides en vrac : Tous les liquides doivent être placés dans un sachet plastique transparent de 100 ml maximum par flacon, conformément aux réglementations en vigueur. Un rangement anticipé permet d’éviter d’avoir à sortir des articles de dernière minute.
• Privilégier un sac bien organisé : Les sacs compartimentés permettent une meilleure organisation et réduisent le risque que des objets soient superposés d’une manière qui complique l’analyse aux rayons X.

Que faire si l’on voyage avec plusieurs appareils électroniques ?

Certains voyageurs transportent plusieurs appareils électroniques, notamment des ordinateurs portables, des tablettes, des appareils photo ou encore des batteries externes. Une organisation spécifique est nécessaire pour éviter des retards et des vérifications approfondies.

• Anticiper les consignes du pays de départ et d’arrivée : Certains aéroports appliquent des réglementations différentes sur le nombre d’appareils électroniques autorisés en cabine. Il est conseillé de se renseigner à l’avance pour éviter toute surprise à l’embarquement.
• Séparer les appareils les plus volumineux : Les ordinateurs portables doivent être placés individuellement dans un bac au contrôle. Si l’on transporte plusieurs appareils, mieux vaut les séparer immédiatement pour faciliter leur inspection.
• Limiter les superpositions : Dans un sac, les appareils ne doivent pas être empilés. Une trop grande densité d’objets électroniques dans un même espace peut empêcher le scanner d’identifier correctement leur contenu et déclencher une inspection manuelle.
• Gérer les batteries et les câbles : Les batteries externes et les chargeurs doivent être rangés proprement sans fils emmêlés pour éviter d’être signalés comme objets suspects. Certaines compagnies aériennes interdisent les batteries de grande capacité en cabine, il est donc important de vérifier les restrictions avant le vol.