Devenir administrateur système : formations, compétences et débouchés

Devenir administrateur système : formations, compétences et débouchés

Vous aimez comprendre comment fonctionne un ordinateur, configurer des serveurs ou résoudre des pannes ? Le métier d’administrateur système pourrait bien vous correspondre. Pas besoin d’être un génie ou de sortir d’une grande école pour s’y lancer. Avec de la méthode, de la curiosité et un peu de pratique, ce métier technique et recherché est à portée de main. Dans cet article, on vous explique concrètement comment apprendre, se former, se certifier et décrocher un premier job dans l’administration système.

Administrateur système : en quoi consiste ce métier clé de l’informatique ?

L’administrateur système est un maillon essentiel dans le bon fonctionnement des outils numériques d’une entreprise. Concrètement, c’est lui qui installe les serveurs, configure les systèmes d’exploitation, assure la maintenance régulière, applique les mises à jour de sécurité et surveille les performances de l’infrastructure. En cas de panne ou d’attaque, c’est également lui qui intervient pour rétablir les services le plus rapidement possible.

Ses missions quotidiennes varient selon la taille de la structure. Dans une PME, il peut être polyvalent : installer les postes de travail, configurer les accès VPN, sécuriser les serveurs, gérer les incidents et faire de la veille technologique. Dans une grande entreprise ou une ESN (Entreprise de Services du Numérique), il intervient souvent sur des périmètres plus spécialisés (serveurs Linux, infrastructure cloud, Active Directory, etc.) au sein d’équipes plus structurées. Le télétravail est également de plus en plus courant lorsque l’infrastructure est virtualisée ou hébergée dans le cloud.

Il ne faut pas le confondre avec un technicien informatique dont le rôle est plus axé sur le support utilisateur et la maintenance de premier niveau. L’administrateur système intervient sur des problématiques plus profondes, liées à l’architecture, la sécurité, l’automatisation ou la performance des systèmes. À l’inverse, il ne faut pas non plus le confondre avec un DevOps, qui se concentre sur l’automatisation des déploiements applicatifs, les pipelines CI/CD et la collaboration étroite avec les développeurs. L’administrateur système peut toutefois évoluer vers un rôle DevOps avec de l’expérience et des compétences complémentaires.

Formations pour devenir administrateur système

Il existe plusieurs chemins pour devenir administrateur système et bonne nouvelle : ce n’est pas un métier réservé uniquement aux diplômés des grandes écoles. Étudiant, en reconversion ou simplement passionné d’informatique, il est tout à fait possible d’apprendre ce métier à son rythme, avec ou sans diplôme en poche.

Quel diplôme pour devenir administrateur système ?

Pour ceux qui préfèrent une formation encadrée, plusieurs cursus existent dans l’enseignement supérieur :

  • Le BTS SIO (Services Informatiques aux Organisations), option SISR (Solutions d’Infrastructure, Systèmes et Réseaux), est une formation en deux ans très prisée pour se lancer dans l’administration système.
  • Le BUT Réseaux & Télécommunications, anciennement DUT, propose un enseignement plus poussé sur trois ans, avec de nombreux travaux pratiques en réseau et systèmes.
  • Des licences professionnelles ou masters spécialisés en administration systèmes, cloud computing ou cybersécurité permettent ensuite d’approfondir ses compétences, souvent en alternance pour acquérir une expérience professionnelle directement en entreprise.

Ces formations diplômantes sont reconnues sur le marché du travail et permettent de candidater rapidement à des postes d’administrateur junior ou technicien systèmes.

Devenir administrateur système sans diplôme : l’option autodidacte

Si vous aimez apprendre par vous-même, l’autodidaxie est une voie tout à fait viable. De nombreux administrateurs système ont commencé en montant un laboratoire personnel (home lab) chez eux, en virtualisant des serveurs Linux ou Windows, en configurant un serveur web auto-hebergé ou un VPN et en testant des scénarios concrets.
Les plateformes comme YouTube, GitHub, Stack Overflow ou encore les blogs informatiques regorgent de tutoriels pour progresser.

Côté formation en ligne, plusieurs options sont disponibles gratuites ou payantes :

  • OpenClassrooms, qui propose des parcours complets avec certification à la clé
  • Udemy avec des cours accessibles pour quelques dizaines d’euros
  • LinkedIn Learning, Coursera ou encore des modules gratuits sur le site de la Linux Foundation

Ces contenus permettent de se former aux systèmes Linux, à la virtualisation, à la sécurité, aux réseaux et même à des outils plus avancés comme Docker ou Ansible. C’est aussi une excellente façon de construire un portfolio de projets à valoriser dans un CV.

Les certifications utiles (même sans diplôme)

Si vous n’avez pas de diplôme en informatique, il existe des certifications professionnelles reconnues qui peuvent largement compenser un parcours académique classique. Ces certifications prouvent concrètement vos compétences techniques auprès des employeurs et peuvent faire la différence sur un CV en reconversion ou pour décrocher un poste en alternance.

Voici les principales certifications recommandées pour un futur administrateur système :

  • LPIC-1 / LPIC-2 : certifications généralistes sur Linux, indépendantes de toute distribution. Idéales pour prouver votre maîtrise de l’environnement Linux, du niveau débutant à avancé.
  • CompTIA Linux+ / Network+ : reconnues à l’international, elles valident les bases en administration Linux et réseaux. Un bon point de départ si vous débutez.
  • Microsoft MCSA / AZ-104 : axées sur l’administration Windows Server et le cloud Azure. Elles sont utiles si vous travaillez dans un environnement Microsoft.
  • AWS Certified SysOps Administrator : certification cloud pour ceux qui veulent administrer des infrastructures AWS. Très recherchée dans les environnements DevOps.
  • Titre RNCP Administrateur systèmes et réseaux : reconnu par l’État français, ce titre certifie vos compétences professionnelles sans diplôme universitaire via une formation ou une validation des acquis (VAE).

Ces certifications ne sont pas des formalités, elles demandent du travail, mais elles sont aussi de véritables accélérateurs de carrière. En tant qu’autodidacte, elles peuvent légitimer vos compétences aux yeux d’un recruteur et prouver que vous êtes capable de gérer des infrastructures professionnelles.

Les compétences techniques à acquérir

Pour exercer le métier d’administrateur système, il ne suffit pas de savoir installer un système d’exploitation ou redémarrer un serveur. Le poste demande une vraie polyvalence technique, car il touche à plusieurs domaines : systèmes, réseaux, sécurité, cloud et automatisation. Voici les principales compétences à maîtriser pour être opérationnel.

Systèmes d’exploitation : la base du métier

Avant tout, un administrateur système doit savoir installer, configurer et maintenir un système d’exploitation serveur. Cela passe par la maîtrise de Linux (Debian ou Ubuntu Server) très présent dans les serveurs web, les services réseaux et l’hébergement cloud. La gestion de Windows Server est également un plus pour les environnements Active Directory, GPO ou RDS, encore largement utilisés dans les entreprises.

Réseaux : comprendre comment tout communique

Un système isolé ne sert à rien. Il faut donc comprendre comment les machines échangent des données. Cela implique de connaître les fondamentaux du réseau (modèle OSI, protocoles TCP/IP, DNS, DHCP, VLAN, etc.) de configurer des adresses IP fixes, des noms de domaine internes ou encore de configurer des accès distants via VPN sur Linux. Ces compétences sont essentielles pour diagnostiquer les problèmes de connectivité ou sécuriser les flux de données.

Automatisation et scripting : gagner du temps et fiabiliser

Une fois les bases en place, il devient vite indispensable d’automatiser certaines tâches répétitives. L’apprentissage de Bash (sous Linux) et PowerShell (sous Windows) permet d’automatiser des installations, des sauvegardes, ou des opérations système. La programmation en Python est aussi un vrai atout pour interagir avec des APIs, développer des outils internes ou gérer des configurations.

Virtualisation : maîtriser les infrastructures modernes

Aujourd’hui, la majorité des environnements professionnels s’appuient sur la virtualisation. Un seul serveur physique peut faire tourner plusieurs machines virtuelles. Des solutions comme VMware ESXi, Proxmox ou Hyper-V permettent de créer, sauvegarder ou restaurer rapidement des serveurs virtuels avec une grande souplesse. Ces compétences sont incontournables pour déployer un environnement de test, mais aussi pour gérer des serveurs en production.

Conteneurs et cloud : vers l’infrastructure moderne

Une fois à l’aise avec la virtualisation, il est pertinent de se pencher sur les conteneurs. Des outils comme Docker permettent d’exécuter des applications isolées, plus légères et plus faciles à déployer. Le déploiement à grande échelle via Kubernetes est un domaine plus avancé, mais de plus en plus recherché. En parallèle, une bonne compréhension des services cloud (comme AWS, Azure ou GCP) devient précieuse pour administrer des ressources à distance, gérer des machines virtuelles dans le cloud ou stocker des sauvegardes en ligne.

Sécurité : une compétence transversale

La sécurité n’est pas un domaine à part, elle doit être intégrée à toutes les étapes. Cela signifie savoir configurer correctement des firewalls, mettre en place des systèmes de sauvegarde, gérer les droits d’accès avec rigueur, utiliser le chiffrement pour protéger les données sensibles et déployer l’authentification multifacteur (MFA) pour les accès critiques. Une bonne posture sécurité est essentielle pour protéger l’entreprise contre les attaques, les erreurs humaines ou les défaillances techniques.

Monter un Home Lab pour s’entraîner à l’administration système

Quand on veut devenir administrateur système, la théorie ne suffit pas. C’est en pratiquant que l’on progresse réellement. Et pour cela, rien de mieux que de monter son propre laboratoire de test, chez soi, avec du matériel accessible ou en virtualisation. Ce home lab vous permettra de tester des configurations, de simuler des pannes, d’automatiser des tâches et de comprendre en profondeur le fonctionnement d’un système, sans risquer de casser une production réelle.

Installer des machines virtuelles

La manière la plus simple et économique de débuter, c’est de créer des machines virtuelles. Avec un logiciel comme VirtualBox, vous pouvez lancer plusieurs systèmes (Linux, Windows Server, pfSense) sur votre propre PC. Pour aller plus loin, des solutions comme Proxmox VE ou VMware ESXi vous permettent de gérer plusieurs VM sur un mini-serveur ou une vieille machine dédiée.

Pas besoin d’un gros budget, un PC monocarte, un SSD et un processeur correct suffit pour démarrer.

Une fois votre environnement en place, variez les cas d’usage. Par exemple :

L’objectif n’est pas uniquement de réussir l’installation, mais de comprendre comment ça fonctionne, comment le dépanner, le sécuriser ou le surveiller.

Documenter ces projets et valoriser vos compétences

Un bon administrateur système documente toujours ce qu’il fait. Profitez de votre lab pour prendre de bonnes habitudes : créez des fiches techniques, rédigez des procédures ou des tutoriels et publiez vos projets sur GitHub, sur un blog technique ou dans un portfolio.

Cela vous aidera à structurer vos connaissances, mais cela montrera aussi aux recruteurs que vous êtes capable de mener un projet de bout en bout. C’est un excellent levier pour décrocher un entretien.

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À propos de l'auteur

Adrien Piron

Professionnel de l’assistance informatique depuis plusieurs années, j’ai fondé Assistouest pour répondre aux besoins des utilisateurs : diagnostic, dépannage et maintenance.

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