À première vue, il ne s’agissait que d’une amélioration d’ergonomie : j’avais mis en place un petit pictogramme en CSS pour distinguer les liens internes des liens externes. Rien d’extraordinaire. Pourtant, ce détail m’a conduit à une découverte surprenante. En générant du contenu avec ChatGPT, je me suis rendu compte que l’IA avait ajouté des liens sans ancre visible. Ils n’apparaissaient que grâce à mon icône. Un comportement étrange, qui a fini par avoir une conséquence bien réelle : la désindexation de ces pages par Google.
Un simple icône CSS a révélé un problème avec ChatGPT
Au départ, mon objectif était purement ergonomique. Je voulais offrir à mes lecteurs une navigation plus claire, en leur permettant de distinguer d’un coup d’œil un lien interne d’un lien externe. Rien de révolutionnaire : simplement un petit pictogramme en CSS, affiché à côté de chaque lien. Une touche discrète, pensée pour améliorer l’expérience utilisateur et éviter toute confusion.

Mais cette amélioration, aussi simple qu’elle paraissait, a fini par mettre en lumière un phénomène inattendu. En inspectant mes pages, je me suis rendu compte qu’elle révélait quelque chose de bien plus dérangeant : des liens invisibles, ajoutés sans que je m’en aperçoive. Et ce détail anodin allait se transformer en véritable problème SEO.
Un lien caché et ce n’était que la partie émergée de l’iceberg
C’est en repassant mes textes en mode code que j’ai réellement compris ce qui se passait. Dans l’éditeur visuel de WordPress (photo ci dessous), tout semblait normal : aucun lien apparent, seulement un paragraphe de texte. À première vue, rien de suspect.

Mais en basculant dans la vue HTML (photo ci dessous), la surprise a été totale : un lien externe était bien présent dans le code.

Non seulement il n’avait aucune ancre visible, mais il contenait même un paramètre de tracking utm_source=chatgpt.com
. Autrement dit, un lien sortant ajouté automatiquement, totalement invisible pour le lecteur mais bien détectable par Googlebot.
Liens fantômes de ChatGPT : mon plugin WP a levé le voile
Après cette première découverte, je voulais être certain que ce n’était pas un cas isolé. J’ai donc pris la décision de créer un plugin WordPress maison capable de scanner le contenu de mes pages et de me signaler tout lien sortant.
Et le résultat a été sans appel. Sur ma propre page de contact, tout semblait parfaitement normal en apparence (voir photo ci dessous).

Pourtant, en consultant le code source, le plugin a mis en évidence plusieurs liens externes ajoutés automatiquement, invisibles pour l’utilisateur (voir ci dessous). Là encore, on retrouve des URLs avec le paramètre utm_source=chatgpt.com
, preuve que ces ajouts provenaient bien du contenu généré par l’IA.

Ces liens étaient totalement indétectables à l’œil nu : ni dans le front-end, ni dans l’éditeur visuel WordPress. Seule une analyse du code brut permettait de les voir. Et c’est précisément ce type de comportement qui peut poser problème : on publie un contenu propre en apparence, mais en réalité pollué par des liens cachés qui mettent directement en danger le référencement du site.
Pourquoi ces liens fantômes posent problème ?
D’un point de vue technique, la différence entre un lien classique et un lien sans ancre est simple :
- Un lien classique est visible pour l’utilisateur. Il contient une ancre (un mot, une phrase, parfois une image) qui informe le lecteur et incite au clic.
- Un lien sans ancre, en revanche, est invisible à l’œil nu. Il existe bien dans le code HTML, mais aucun texte ni élément graphique ne permet de le repérer sur la page.
Pour un utilisateur, cela ne change pas grand-chose : il ne le verra tout simplement pas. Mais pour un moteur de recherche comme Google, la différence est fondamentale. Les liens invisibles sont souvent associés à des pratiques douteuses visant à manipuler le référencement. Dans le jargon SEO, on appelle ça des liens cachés, une technique de black hat SEO qui consiste à tromper les algorithmes pour améliorer artificiellement la visibilité d’un site ou transmettre de l’autorité vers des pages externes.
Désindexation Google : quand des liens fantômes coûtent cher
Très vite, les conséquences se sont fait sentir. Après avoir publié mes pages, j’ai remarqué dans Search Console que certaines URL, jusque-là parfaitement indexées, avaient disparu des résultats.
En y regardant de plus près, la chronologie était limpide :
- Publication : je mets en ligne mon contenu, convaincu qu’il est propre.
- Sanction : quelques jours plus tard, Google supprime ces pages de son index.
Le verdict était sans appel. Google a considéré mes contenus comme suspects, assimilant ces liens fantômes à une technique de dissimulation. Peu importe que je n’aie jamais eu l’intention de manipuler quoi que ce soit : aux yeux du moteur de recherche, un lien caché reste un lien caché.
Publier sans vérifier son contenu IA peut être dangereux
Tout a commencé par un simple souci d’ergonomie : je voulais aider mes lecteurs à identifier d’un coup d’œil les liens internes et externes en ajoutant un petit pictogramme CSS. Rien de plus banal. Pourtant, ce détail a été le déclencheur d’une découverte inattendue. En inspectant mes pages, j’ai réalisé que ChatGPT avait inséré des liens fantômes, invisibles pour l’utilisateur mais bien présents dans le code.
Sur le moment, je pensais à un oubli de ma part mais non. Et très vite, les conséquences sont arrivées. Google, qui ne fait pas la différence entre une intention honnête et une manipulation, a considéré ces liens comme suspects.
Avec le recul, j’en retiens qu’il ne faut jamais publier du contenu généré par IA sans le passer au crible. Vérifier le code, repérer les liens, garder le contrôle. Parce que parfois, ce qui ne se voit pas peut coûter bien plus cher que ce qui est écrit noir sur blanc.