Linux vient de réaliser une percée historique en France. Selon les données StatCounter d’août 2025, le système d’exploitation libre dépasse désormais 11,46 % de parts de marché et passe pour la première fois devant macOS, relégué à 5,87 %. Un an plus tôt, Linux n’occupait que 3 % des postes, ce qui signifie que sa part a été multipliée par presque quatre en douze mois. Pendant ce temps, Windows poursuit sa chute, tombant à 63,8 % contre plus de 75 % l’an passé. Un bouleversement inédit qui confirme l’attrait grandissant pour les alternatives libres et ouvertes.
Linux devient le deuxième OS en France derrière Windows
Entre août 2024 et août 2025, le paysage des systèmes d’exploitation en France a connu un véritable bouleversement. Windows, toujours largement dominant, recule pourtant de plus de onze points, passant de près de 75 % à 63,8 %. À l’inverse, Linux signe une progression spectaculaire : en un an, sa part de marché est passée de 3,1 % à 11,5 %, un record historique qui le propulse devant macOS.
Source: StatCounter Global Stats – OS Market Share
Du côté d’Apple, la tendance reste stable avec environ 6 % pour macOS, loin de la dynamique observée chez Linux. Chrome OS, lui, poursuit son déclin et tombe sous la barre du 1 %.
Pourquoi Linux séduit de plus en plus d’utilisateurs en France ?
Plusieurs facteurs expliquent l’essor spectaculaire de Linux en France. Le premier est lié au calendrier : Windows 10 arrive en fin de support officiel en octobre 2025 et pousse de nombreux utilisateurs à envisager une alternative. Or, la transition vers Windows 11 est loin d’être évidente. Ses exigences matérielles (TPM 2.0, Secure Boot, processeurs récents) excluent une grande partie du parc informatique encore fonctionnel et oblige certains à chercher des systèmes d’exploitation alternatifs à Windows.
Dans ce contexte, Linux s’impose naturellement. L’arrivée du Steam Deck et de son système SteamOS a contribué à démocratiser Linux auprès des joueurs, longtemps réticents à quitter Windows. Parallèlement, des distributions comme Linux Mint, Ubuntu ou Zorin OS ont simplifié l’expérience utilisateur et rendu l’installation et l’usage accessibles au grand public.
Un climat de méfiance croissante envers Microsoft joue en faveur du libre. Des fonctionnalités controversées comme Windows Recall ou la télémétrie renforcent l’idée que Linux offre plus de contrôle et de respect de la vie privée. Autant d’éléments qui expliquent pourquoi Linux connaît aujourd’hui une croissance inédite sur le marché français.
Un tournant qui oblige Microsoft et Apple à réagir
Cette évolution du marché entraîne des répercussions directes sur l’ensemble de l’écosystème informatique. Du côté de Microsoft, la pression monte pour prolonger le support de Windows 10. Avec des millions de PC encore fonctionnels mais non compatibles avec Windows 11, l’éditeur risque de voir une partie de ses utilisateurs migrer vers Linux plutôt que d’investir dans du nouveau matériel.
Chez Apple, macOS est dépassé en parts de marché desktop par un système libre. Si la marque à la pomme conserve une domination écrasante sur les appareils mobiles et tablettes grâce à iOS et iPadOS, ce recul sur le poste de travail met en lumière ses limites hors de son écosystème fermé.
Pour la communauté Linux, c’est une victoire historique. Cette progression renforce sa légitimité face aux géants du secteur et crédibilise son modèle ouvert. À mesure que l’adoption progresse, on peut s’attendre à un intérêt accru de la part des entreprises, administrations et établissements scolaires, séduits par la stabilité, la sécurité et l’indépendance que propose Linux.
L’essor de Linux en 2025 annonce-t-il un basculement en 2026 ?
La question est désormais sur toutes les lèvres : Linux peut-il franchir le cap des 15 % de parts de marché en France d’ici 2026 ? Au vu de sa progression récente, le scénario n’a rien d’irréaliste. L’essor actuel pourrait même enclencher un effet boule de neige en attirant davantage de développeurs et d’éditeurs de logiciels qui voyant la base d’utilisateurs s’élargir seraient incités à mieux supporter Linux.
Si la dynamique se confirme, nous pourrions assister à un véritable tournant pour l’open source en Europe. Longtemps resté en marge face aux géants Windows et macOS, Linux dispose aujourd’hui d’une visibilité et d’une crédibilité inédites. L’année 2026 pourrait ainsi consacrer son rôle d’alternative majeure, capable d’influencer durablement les choix technologiques des particuliers, mais aussi des entreprises et des institutions publiques.
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Adrien Piron
