L’achat d’un PC reconditionné est une alternative économique et écologique aux produits neufs qui permet d’accéder à du matériel performant à moindre coût. Mais que se passe-t-il si votre appareil tombe en panne après quelques semaines ou mois d’utilisation ? Quels sont vos droits en tant que consommateur et comment éviter les mauvaises surprises ?
Entre garantie légale de conformité, garantie des vices cachés, garanties commerciales et assurances, plusieurs protections existent. Cet article vous explique en détail les solutions qui s’offrent à vous en cas de panne et les démarches à suivre pour faire valoir vos droits.
- Le cadre légal applicable à l’achat d’un PC reconditionné
- Le vendeur de PC reconditionné à des obligations
- Que faire en cas de litige avec un vendeur de PC reconditionné ?
- Mise en situation : Mon PC reconditionné est en panne, quels sont mes droits ?
- Cas 1 : Panne dans les 12 premiers mois, la garantie légale de conformité
- Cas 2 : Panne dans les 24 premiers mois, la garantie s’applique toujours, mais…
- Cas 3 : Votre PC reconditionné tombe en panne après 2 ans
Le cadre légal applicable à l’achat d’un PC reconditionné
L’achat d’un PC reconditionné est encadré par plusieurs réglementations en France et en Europe afin de garantir une protection aux consommateurs. Contrairement aux produits vendus neufs, les appareils reconditionnés ont déjà eu une première vie et peuvent être soumis à des règles spécifiques en matière de garantie et d’obligations pour le vendeur. Voici un tour d’horizon des protections légales qui s’appliquent à ces produits.
Les protections à l’achat d’un PC reconditionné offertes par la loi
1. La législation française et européenne sur les biens reconditionnés
Un PC reconditionné est un appareil ayant déjà été utilisé mais qui a été vérifié, nettoyé, réparé si nécessaire et remis en état de fonctionnement avant d’être revendu. Il ne doit pas être confondu avec un produit d’occasion, qui est revendu en l’état sans contrôle ni réparation.
En France, depuis la loi anti-gaspillage de 2020, l’utilisation du terme reconditionné est encadrée : le vendeur doit garantir que l’appareil a subi des tests et des réparations si besoin et qu’il est entièrement fonctionnel. Cette réglementation vise à éviter les abus et à assurer au consommateur un produit fiable.

Au niveau européen, la directive (UE) 2019/771 entrée en vigueur en 2022 harmonise la protection des consommateurs dans l’UE. Elle impose une garantie légale de conformité d’au moins 2 ans pour tout bien vendu par un professionnel, qu’il soit neuf ou d’occasion. Toutefois, pour les produits d’occasion et reconditionnés certains États membres peuvent réduire cette durée. En France, le délai reste fixé à 2 ans pour les appareils reconditionnés, la protection est plus avantageuse que dans d’autres pays.
Différence entre garantie légale et garantie commerciale
Lorsqu’on achète un PC reconditionné auprès d’un professionnel, on bénéficie automatiquement de la garantie légale de conformité et de la garantie des vices cachés qui sont obligatoires et gratuites. En revanche, certaines enseignes proposent des garanties commerciales ou des extensions de garantie qui sont optionnelles et contractuelles.

La garantie légale de conformité
Valable 2 ans à compter de la date d’achat, elle couvre les défauts qui rendent l’ordinateur non conforme à la description du vendeur ou impropre à l’usage prévu. Pendant 12 mois (pour un reconditionné), tout défaut est présumé avoir existé avant la vente et le vendeur doit prouver le contraire pour refuser une prise en charge.
Garantie légale des vices cachés
Si un défaut grave, non visible lors de l’achat, apparaît et rend l’ordinateur inutilisable, l’acheteur peut demander un remboursement ou une réduction du prix. Cette garantie s’applique pendant 2 ans après la découverte du défaut mais nécessite une preuve (expertise, avis technique).
La garantie commerciale laissée au bon vouloir du vendeur
Facultative et définie par le vendeur ou le fabricant, elle peut prolonger la couverture au-delà des 2 ans ou inclure des services supplémentaires (échange rapide, assistance prioritaire, prise en charge des pannes non couvertes par la garantie légale). Les conditions de cette garantie varient selon les vendeurs et doivent être précisées dans un contrat.
Pour résumé : la garantie légale protège tous les acheteurs, tandis que la garantie commerciale est un service supplémentaire proposé par certaines enseignes.
Le vendeur de PC reconditionné à des obligations
1. L’information sur l’état du produit et les tests effectués
Tout vendeur professionnel a l’obligation d’informer clairement l’acheteur sur l’état du PC reconditionné avant l’achat. Il doit préciser :
- Le niveau de reconditionnement effectué (tests réalisés, réparations éventuelles, pièces remplacées).
- L’état esthétique du produit (traces d’usure, rayures, état de la batterie, etc.).
- Les accessoires inclus (chargeur, clavier, etc.).
- La durée et les conditions de la garantie appliquée.
Le non-respect de cette obligation d’information peut être considéré comme une pratique commerciale trompeuse, passible de sanctions par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF).
2. Délai de garantie obligatoire (2 ans en France)
Tout PC reconditionné vendu par un professionnel en France est couvert par une garantie légale de 2 ans, sauf dans le cadre d’une vente entre particuliers, où le consommateur ne bénéficie que de la garantie des vices cachés.
Le vendeur doit prendre en charge :
- La réparation ou le remplacement du produit en cas de panne couverte par la garantie.
- Les frais liés au retour et au diagnostic du produit.
- Le remboursement total ou partiel si la réparation est impossible ou trop coûteuse.
En revanche, la garantie ne couvre pas les dommages causés par l’utilisateur (casse accidentelle, mauvaise utilisation, problème logiciel). Pour ces situations, une assurance pour ordinateur portable reconditionné peut être une option à envisager.
Que faire en cas de litige avec un vendeur de PC reconditionné ?
L’achat d’un PC reconditionné auprès d’un professionnel vous garantit une protection légale en cas de panne. Toutefois, il arrive que certains vendeurs refusent d’appliquer la garantie ou tardent à proposer une solution. Dans ce cas, plusieurs démarches peuvent être entreprises pour faire valoir vos droits.
Les premières démarches
Avant d’engager une procédure plus contraignante, il est recommandé de tenter une résolution à l’amiable avec le vendeur. La première étape consiste à contacter le service après-vente (SAV) pour signaler le problème et demander une prise en charge sous garantie. Vous devez fournir une description précise du dysfonctionnement, accompagnée d’une copie de la facture d’achat. Le vendeur doit proposer une solution dans un délai raisonnable (généralement sous 30 jours).
Le SAV ne répond pas ou refuse d’appliquer la garantie
Si le SAV ne répond pas ou refuse d’appliquer la garantie, l’étape suivante consiste à envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception. Ce courrier doit rappeler les obligations légales du vendeur, en citant la garantie légale de conformité ou la garantie des vices cachés, selon le cas. La mise en demeure doit exiger une réparation, un remplacement ou un remboursement du produit, en accordant un délai précis pour la réponse. Cette démarche officialise la demande et constitue une preuve en cas de poursuite du litige.
Les recours en cas de refus du vendeur
Si le vendeur persiste à refuser d’appliquer la garantie ou ne répond pas dans les délais impartis, la médiation de la consommation peut être une solution. Tout professionnel est tenu d’adhérer à un service de médiation, dont les coordonnées figurent dans ses conditions générales de vente. La médiation est une procédure gratuite qui permet de tenter un règlement amiable avec l’intervention d’un tiers impartial. Le dossier doit être accompagné de toutes les preuves du litige (la facture, les échanges avec le SAV et la mise en demeure envoyée au vendeur).
Faites un signalement à la répression des fraudes
En cas d’échec de la médiation ou si le vendeur adopte des pratiques commerciales abusives, un signalement à la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) est possible. Ce signalement peut être effectué en ligne via la plateforme SignalConso. La DGCCRF ne règle pas directement le litige mais peut mener des enquêtes et sanctionner les vendeurs ne respectant pas leurs obligations. Cette démarche peut inciter le vendeur à revoir sa position et à appliquer la garantie.
Saisir la justice en dernier recours
Si aucune de ces actions ne permet d’obtenir gain de cause, la dernière solution consiste à saisir la justice. Pour un litige portant sur un montant inférieur à 5 000 €, la procédure peut être engagée devant le juge des contentieux de la protection, sans obligation d’avocat. Pour des montants plus élevés, une assignation en justice auprès du tribunal judiciaire peut être nécessaire. Dans certains cas, une assurance protection juridique souscrite avec une banque ou un contrat d’assurance habitation peut prendre en charge les frais de procédure.
Mise en situation : Mon PC reconditionné est en panne, quels sont mes droits ?
Vous avez acheté un PC reconditionné, convaincu par son bon rapport qualité-prix et la promesse d’un matériel remis à neuf. Tout fonctionnait parfaitement jusqu’à ce que, du jour au lendemain, votre ordinateur cesse de répondre. Impossible de l’allumer, la batterie ne charge plus, un composant semble défectueux… Vous ne savez pas quoi faire.
Avez-vous droit à une réparation gratuite ? Pouvez-vous exiger un échange ou un remboursement ? Quelles garanties s’appliquent à un appareil reconditionné ?
Cas 1 : Panne dans les 12 premiers mois, la garantie légale de conformité
Un matin, vous tentez d’allumer votre PC reconditionné, mais rien ne se passe : écran noir, aucune réaction, même en le branchant sur secteur. Après plusieurs essais, vous réalisez que votre ordinateur est en panne. Face à cette situation, votre premier réflexe est de contacter le vendeur pour signaler le problème et demander une solution.
La garantie légale de conformité, valable deux ans, vous protège automatiquement. Pendant les 12 premiers mois, la loi considère que la panne existait déjà avant l’achat, sauf preuve contraire du vendeur. Cela signifie que vous n’avez pas à justifier l’origine du défaut, et que le vendeur est tenu de réparer ou remplacer gratuitement l’appareil, sauf si la panne résulte d’une mauvaise utilisation.
Pour bénéficier de cette prise en charge, il vous suffit de contacter le service après-vente (SAV) du vendeur avec votre facture d’achat et une description du problème. Si la réparation est possible, elle doit être réalisée sous 30 jours maximum. Si le remplacement ou la réparation sont impossibles, vous pouvez exiger un remboursement total ou partiel. En cas de refus ou de retard injustifié, une mise en demeure par courrier recommandé peut être envoyée avant d’engager une médiation ou une action en justice.
Cas 2 : Panne dans les 24 premiers mois, la garantie s’applique toujours, mais…
Si votre PC reconditionné tombe en panne entre 12 et 24 mois après l’achat, la garantie légale de conformité s’applique toujours. Toutefois, contrairement à la première année, la présomption de défaut disparaît : cela signifie que le vendeur peut exiger une preuve que le problème existait déjà au moment de la vente. En l’absence de preuve, il peut refuser la prise en charge et estimer que la panne résulte d’une usure normale ou d’une mauvaise utilisation.
Pour démontrer que le défaut était présent dès l’origine, vous pouvez faire réaliser un diagnostic par un réparateur indépendant ou demander une expertise. Un rapport technique attestant que la panne provient d’un composant défectueux ou d’un problème de fabrication peut renforcer votre dossier. Une panne affectant un composant critique du PC comme la carte mère, un port d’alimentation ou l’écran peut être reconnue comme un défaut d’origine. Vous devez ensuite envoyer ces éléments au vendeur pour exiger l’application de la garantie.
Si le vendeur refuse toujours de prendre en charge la réparation, il est possible de saisir un médiateur de la consommation dont les coordonnées doivent figurer dans les conditions générales de vente. En cas d’échec, vous pouvez signaler le litige à la DGCCRF ou engager une procédure devant le juge des contentieux de la protection. Une mise en demeure par courrier recommandé est un avantage avant d’aller plus loin car elle constitue une preuve en cas de recours judiciaire.
Cas 3 : Votre PC reconditionné tombe en panne après 2 ans
Si votre PC reconditionné tombe en panne après 2 ans, la garantie légale de conformité ne s’applique plus. Vous pouvez encore invoquer la garantie des vices cachés prévue par le Code civil. Pour être recevable, le défaut doit être grave, caché au moment de l’achat et antérieur à la vente. Il est nécessaire de prouver que la panne résulte d’un vice existant avant l’acquisition à l’aide d’un rapport d’expertise. En cas de vice caché avéré, vous pouvez demander un remboursement total en retournant le produit ou un remboursement partiel en le conservant.
Si vous avez souscrit une assurance panne, celle-ci peut couvrir les réparations ou le remplacement de l’appareil, selon les termes du contrat. Certaines assurances prennent en charge les pannes électroniques après expiration de la garantie légale. Il est essentiel de vérifier les conditions et les exclusions de votre contrat ainsi que le montant du remboursement prévu en cas de sinistre.
Si aucune garantie ou assurance ne s’applique, il faut évaluer le coût d’une réparation par rapport à l’achat d’un nouveau PC reconditionné. Une panne affectant une pièce coûteuse comme la carte mère peut rendre la réparation peu rentable. Dans ce cas, investir dans un autre appareil reconditionné peut être une solution plus économique que de prolonger la vie d’un ordinateur en fin de cycle.