Arnaque au faux support : Microsoft et Cybermalveillance unissent leurs forces

Les arnaques au faux support technique ne cessent de faire des victimes en France. Exploitant la crédulité ou la panique de l’utilisateur, ces escrocs se font passer pour des techniciens Microsoft afin de prendre le contrôle d’un ordinateur, puis soutirer de l’argent. En 2023, des centaines de plaintes ont été enregistrées, avec des préjudices parfois colossaux. Pour faire face à cette menace grandissante, Microsoft, Cybermalveillance.gouv.fr et le Parquet de Paris ont décidé d’agir ensemble.

Les chiffres alarmants de l’arnaque au faux support technique en France

Loin d’être une simple nuisance numérique, l’arnaque au faux support technique représente aujourd’hui un préjudice financier majeur en France. En 2023, 585 plaintes ont été enregistrées par la section de lutte contre la cybercriminalité du Parquet de Paris, pour un montant total de 374 000 euros de pertes déclarées. Et ce chiffre ne reflète que la partie émergée de l’iceberg.

Dans de nombreux cas, les victimes n’osent pas porter plainte ou ne réalisent pas immédiatement qu’elles ont été manipulées. Or, les montants subtilisés sont loin d’être anecdotiques : certains dossiers révèlent des escroqueries dépassant les 10 000 €, voire plusieurs dizaines de milliers d’euros. Le phénomène prend de l’ampleur d’année en année, avec des cybercriminels de mieux en mieux organisés, utilisant des techniques de plus en plus convaincantes.

Les seniors sont les premières victimes des arnaques informatiques

Les personnes ciblées par ces arnaques sont rarement des novices complets en informatique. En réalité, les escrocs visent souvent des profils vulnérables émotionnellement ou psychologiquement au moment du contact, quel que soit leur niveau technique.

Parmi les plus touchés, les seniors occupent une place préoccupante. Peu familiarisés avec les méthodes de phishing et d’ingénierie sociale, ils se retrouvent facilement piégés par des messages alarmistes évoquant un virus ou une faille critique. D’autant plus que la menace semble venir d’un acteur de confiance (comme Microsoft).

Mais les personnes âgées ne sont pas les seules visées. Tout internaute pris par surprise (par exemple en naviguant tard le soir ou dans un moment de fatigue) peut se retrouver à composer un numéro affiché à l’écran, pensant réellement sauver son ordinateur. Et quand cela arrive, les proches sont souvent sollicités dans l’urgence sans toujours savoir quoi faire.

L’alliance inédite : Microsoft, Cybermalveillance.gouv.fr et le Parquet de Paris

Face à l’ampleur croissante de l’escroquerie au faux support technique, une mobilisation isolée ne suffit plus. C’est dans ce contexte que Microsoft, Cybermalveillance.gouv.fr et le Parquet de Paris ont décidé de coordonner leurs efforts dans une stratégie commune, mêlant prévention, assistance et réponse judiciaire.

Microsoft est directement concerné : l’entreprise fait partie des marques les plus usurpées par les cyberescrocs, qui n’hésitent pas à imiter ses alertes système, logos ou services techniques. De son côté, la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr observe depuis plusieurs années une explosion des sollicitations sur ce type d’arnaque, avec des milliers de demandes d’assistance chaque année.

Le Parquet de Paris avec sa section spécialisée dans la cybercriminalité, centralise désormais les plaintes. Cette approche permet de mieux structurer les enquêtes et de détecter les réseaux organisés (souvent à l’origine d’escroqueries de grande envergure). En unissant leurs expertises, les trois entités espèrent mieux protéger les victimes tout en accentuant la traque des fraudeurs.

Pour faciliter la réponse judiciaire, des modèles de lettres de plainte ont été mis à disposition des victimes, directement sur le site Cybermalveillance.gouv.fr. L’objectif est d’encourager le dépôt de plainte (même tardif) et standardiser les signalements pour accélérer leur traitement par les autorités.

À propos de l'auteur

Adrien Piron

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