Microsoft contourne ses propres règles et installe Windows 11 sur des PC non compatibles

Microsoft contourne ses propres règles et installe Windows 11 sur des PC non compatibles

À l’approche de la fin du support de Windows 10, prévue pour octobre 2025, Microsoft semble faire quelques entorses à ses propres règles. Plusieurs utilisateurs ont récemment rapporté avoir reçu une mise à jour vers Windows 11 sur des machines pourtant jugées non compatibles. Un revirement surprenant alors que l’entreprise a toujours maintenu une ligne stricte sur les exigences matérielles. S’agit-il d’un bug, d’un test ciblé ou d’un assouplissement pour accélérer les migrations ?

Microsoft déploie Windows 11 sur un PC non compatible

C’est un témoignage qui fait grand bruit. Sur un Lenovo IdeaPad S145 datant de 2020, un utilisateur a récemment reçu une proposition de mise à jour vers Windows 11 via Windows Update alors même que son TPM 2.0 était désactivé dans le BIOS. Jusqu’ici, ce composant de sécurité était présenté comme l’un des piliers incontournables pour installer Windows 11.

Plus surprenant encore, aucun contournement n’a été effectué manuellement. Ni modification du registre, ni ISO modifié, ni utilitaire comme Rufus. L’utilisateur n’a fait qu’appliquer les mises à jour classiques depuis Windows 10. Et pourtant, le bouton « Mettre à niveau vers Windows 11 » est apparu comme si de rien n’était.

Côté matériel, l’appareil dispose d’un processeur Intel Core de 8e génération, donc techniquement compatible. Ce qui laisse supposer que Microsoft pourrait avoir relâché son exigence de TPM activé, au moins pour certains cas particuliers. Volontairement ou non, ce cas réveille les doutes sur la cohérence et la rigueur du système de vérification mis en place par l’éditeur.

Microsoft assouplit-il discrètement les règles de Windows 11 ?

Le Lenovo IdeaPad S145 concerné par ce cas embarque un processeur Intel Core de 8e génération, conforme aux exigences officielles de Windows 11. Il dispose également de suffisamment de RAM et d’un stockage SSD, ce qui élimine d’emblée les autres critères bloquants. Le seul point litigieux : le TPM 2.0, présent sur la carte mère était désactivé dans l’UEFI/BIOS.

Selon les règles en vigueur, cette seule désactivation aurait dû suffire à empêcher la proposition de mise à jour via Windows Update. Pourtant, l’option a été affichée, cliquable, sans avertissement ni vérification supplémentaire et l’installation s’est déroulée sans erreur. Aucune clé de registre n’a été modifiée, aucun outil tiers n’a été utilisé.

Plusieurs hypothèses circulent autour de cette anomalie :

  1. Un bug de détection : Windows Update pourrait avoir mal évalué la configuration réelle du système, en prenant en compte la présence matérielle du TPM sans vérifier s’il était activé.
  2. Un assouplissement discret des règles : Microsoft pourrait avoir modifié certains seuils de tolérance pour faciliter la transition vers Windows 11 à l’approche de la fin de support de Windows 10 en octobre 2025.
  3. Une stratégie de transition ciblée : il est possible que Microsoft mène des expérimentations sur certains modèles ou profils matériels afin d’évaluer les risques de migration sur des PC dits « limite compatibles ».

Vers un assouplissement discret des critères de Windows 11 ?

Ce n’est pas la première fois que Microsoft se retrouve sous le feu des critiques à cause de son système de vérification des PC compatibles. En février 2023, plusieurs utilisateurs avaient déjà signalé avoir reçu une notification de mise à jour vers Windows 11 sur des machines clairement non conformes (CPU trop anciens, absence de TPM 2.0). L’entreprise avait reconnu un bug de déploiement, affirmant qu’il s’agissait d’un problème temporaire lié aux serveurs Windows Update, rapidement corrigé en quelques jours.

Il est possible que certains paramètres aient été discrètement ajustés. L’absence d’avertissement lors de la mise à jour laisse planer le doute sur un assouplissement progressif des règles.

Une autre hypothèse, plus stratégique, se dessine : la pression autour de la fin de Windows 10, prévue pour octobre 2025. Avec plus de 50 % des utilisateurs toujours sur Windows 10, Microsoft pourrait chercher à accélérer les migrations pour limiter le risque d’une énorme base d’utilisateurs sur un système obsolète et vulnérable. Offrir Windows 11 à des machines « limite compatibles » serait alors un compromis pour gonfler les chiffres d’adoption, quitte à tolérer certains écarts techniques.

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À propos de l'auteur

Adrien Piron

Professionnel de l’assistance informatique depuis plusieurs années, j’ai fondé Assistouest pour répondre aux besoins des utilisateurs : diagnostic, dépannage et maintenance.

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