Linux franchit le cap des 5 % de parts de marché desktop aux États-Unis

Linux franchit le cap des 5 % de parts de marché desktop aux États-Unis

Pour la première fois de son histoire, Linux dépasse les 5 % de parts de marché desktop aux États-Unis, selon les données publiées par StatCounter en juin 2025. Un chiffre modeste en apparence, mais lourd de signification pour un système longtemps resté marginal hors des serveurs et des environnements spécialisés. Ce cap symbolique souligne la progression continue de l’écosystème Linux, portée par des facteurs techniques, culturels et stratégiques.

Linux dépasse les 5 % de parts de marché desktop aux USA

En juillet 2025, Linux franchit pour la première fois la barre des 5 % de parts de marché sur les ordinateurs de bureau aux États-Unis, selon les données de StatCounter. Le chiffre exact annoncé est de 5,01 %, un record historique pour un système d’exploitation longtemps resté à la marge sur ce segment.

Source: StatCounter Global Stats – OS Market Share

Dans le détail :

  • Windows reste ultra-dominant avec 64,23 % du marché desktop américain.
  • macOS (toutes versions confondues) atteint 15,85 %.
  • Chrome OS se stabilise à 2,14 %.
  • La catégorie « Unknown/Autres » représente environ 5,25 %.

À l’échelle mondiale, Linux représente désormais environ 4,1 % du marché desktop contre 3,2 % un an plus tôt. Sa progression reste donc régulière, mais plus marquée sur le sol américain, où l’on observe un net regain d’intérêt pour les systèmes libres dans les milieux techniques, l’éducation, le développement logiciel et de plus en plus chez les utilisateurs avancés en quête d’alternatives à Windows 11.

Les raisons derrière la montée en puissance de Linux sur desktop

Le passage de Linux à plus de 5 % de parts de marché desktop aux États-Unis s’explique par une convergence de facteurs techniques et stratégiques. Les distributions modernes comme Mint, Ubuntu, Fedora ou Manjaro ont gagné en maturité : installation simplifiée, interfaces soignées, large compatibilité matérielle. Linux n’est plus réservé aux initiés, il devient utilisable au quotidien, même par des profils non techniques.

Côté grand public, c’est le Steam Deck qui a servi de catalyseur. Avec Proton, Valve a démontré qu’il est désormais possible de jouer à des titres Windows sur Linux avec de bonnes performances. Une nouvelle génération d’utilisateurs découvre un environnement libre, performant et viable pour le gaming.

En parallèle, les choix stratégiques de Microsoft ont joué en défaveur de Windows 11. L’exclusion de nombreuses machines, les restrictions matérielles (TPM 2.0, Secure Boot) et la montée des fonctionnalités connectées ont renforcé la méfiance. Alors que la fin du support de Windows 10 approche (octobre 2025), beaucoup cherchent une alternative stable et pérenne.

Linux bénéficie également d’un contexte favorable sur le plan de la souveraineté numérique. Dans un monde saturé de collecte de données et de logiciels fermés, l’open source retrouve un attrait. De plus, dans les milieux techniques (développement, cloud, DevOps) Linux est devenu un standard et de plus en plus de professionnels choisissent de s’y tenir sur leur machine principale.

Linux reste encore marginal malgré sa progression sur desktop au USA

Franchir les 5 % de parts de marché aux États-Unis est un jalon historique pour Linux, mais il ne faut pas surestimer sa portée immédiate. En usage desktop pur, Linux reste encore largement minoritaire, loin derrière Windows et devancé par macOS.

Plusieurs freins structurels expliquent cette progression encore lente. D’abord, l’absence ou la complexité d’utilisation de certains logiciels propriétaires reste un obstacle (dans le domaine du design, de la bureautique avancée ou de certains jeux professionnels).

À cela s’ajoutent les habitudes ancrées des utilisateurs réfractaires au changement d’environnement et peu exposés à Linux dans le circuit classique de vente. Le fait que peu de constructeurs proposent des machines Linux en OEM limite aussi sa diffusion hors des cercles techniques.

Ce cap symbolique est aujourd’hui essentiellement américain. À l’échelle mondiale, Linux oscille autour des 4 %, un chiffre honorable mais encore modeste. Il faudra du temps, de la pédagogie et une meilleure exposition commerciale pour que cette tendance devienne structurelle et globale.

La lente ascension de Linux sur desktop : ce qu’il faut retenir

Avec plus de 5 % de parts de marché desktop aux États-Unis, Linux franchit un cap symbolique qui témoigne de sa progression continue et de son enracinement lent mais réel dans l’usage grand public. Ce chiffre valide les efforts constants de la communauté open source et des éditeurs de distributions pour rendre l’OS plus accessible, plus stable et plus adapté aux usages actuels.

Pour autant, Linux reste encore un choix marginal à l’échelle mondiale, confronté à des freins bien connus : logiciels propriétaires absents, inertie des habitudes, manque de visibilité commerciale. Mais les lignes bougent et la dynamique est enclenchée.

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À propos de l'auteur

Adrien Piron

Professionnel de l’assistance informatique depuis plusieurs années, j’ai fondé Assistouest pour répondre aux besoins des utilisateurs : diagnostic, dépannage et maintenance.

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